NAO UFIPEM : Sans rapport de force, la chambre patronale continue de mépriser les salariés de la branche !
Le 27 Novembre 2025 s’est tenue la réunion de négociation annuelle obligatoire de l’UFIPEM (Union Française des Industries Pétrolières Energies et Mobilités).
Avant d’exposer le déroulé de cette journée voici quelques éléments de contexte :
Depuis 4 ans l’inflation a progressé de 12% pendant que le point UFIPEM a progressé de 6,8%.
De telle sorte qu’en 2024 la chambre patronale avait préféré supprimer unilatéralement le coefficient 140 qui était passé sous le montant du SMIC plutôt que de revaloriser correctement l’ensemble de la grille.
Depuis 4 ans les majors pétroliers engendrent des profits records ce qui leur a permis d’augmenter significativement le versement de leurs dividendes (En moyenne 7% d’augmentation par an pour TotalEnergies et 4,5% pour Exxon) sans liens avec l’inflation.
En 2025, le conflit en Europe de l’Est influence à la hausse les marge du raffinage qui pousse les industriels à repousser leurs arrêts pour travaux pour engendrer un maximum de profits.
Pendant que les adhérents de l’UFIPEM (Total, Exxon etc…) profitent du contexte géopolitique pour engendrer des milliards, augmenter leurs dividendes et engraisser leurs hauts cadres dirigeants, les postes d’entrée de nos usines, souvent les plus durs physiquement et les plus exposés aux risques, se rapprochent dangereusement du salaire minimum.
C’est donc dans un contexte économique extrêmement favorable et fort d’un constat d’écrasement de notre grille salariale sur le SMIC que les organisations syndicales ont présenté des revendications ambitieuses et argumentées.
Pour FO :
Augmentation générale de 3% et la recommandation sur les réels de 3%, l’augmentation de la RMAG de 3%.
Augmentation de la prime de quart sur le coefficient 340.
Déplafonnement progressif de la Prime d’ancienneté et la création d’une prime d’ancienneté pour le collège 3 (Ingénieurs et Cadres)
Revalorisation des primes de panier repas au K250.
Portabilité de l’anticipation postée, ainsi que de l’ancienneté !
Indemnité de Départ à la Retraite (IDR) conventionnellement à 6 mois (Actuellement 3 mois).
En préambule, la chambre patronale indique que l’industrie du pétrole a de beaux jours devant elle car les prévisions de consommations par l’AIE (Agence Internationale de l'Energie) en produits pétroliers continuent de monter contrairement aux souhaits des dirigeants européens.
Bonne ou mauvaise nouvelle pour le climat, cette situation profite grandement aux majors.
Pour continuer, la chambre patronale indique qu’elle ne répondra pas positivement à notre demande de prime d’ancienneté pour les cadres car leurs mandants n’ont pas identifié de problématique à retenir ou à recruter cette population.
Mais ils ont identifié une problématique à attirer et retenir les jeunes donc leur proposition aura pour objectif de répondre à cette problématique.
Nous vous passerons ici le détail du déroulé théâtrale ridicule qui a été orchestré tout au long de la journée.
Nous vous proposons donc ci-après leur proposition finale:
Augmentation de 1% y compris sur la majoration et la sur majoration conventionnelle.
Augmentation du RMAG de 4%
Passage de 50 à 55% de la part patronale sur l’indemnité de transport concernant les stagiaires alternants et contrats pro
Passage de 50 à 55% de la part patronale sur la mutuelle.
L’analyse de FO :
La chambre patronale s’est présentée devant les représentants du personnel en dilettante…
L’augmentation proposée ne couvre même pas l’inflation 2025 que l’INSEE annonce à 1,2%. Elle n’est même pas à la hauteur de l’augmentation prévue du SMIC pour janvier 2026 qui sera comprise entre 1,2 et 1,4%.
L’augmentation de participation de la part patronale sur les mutuelles et sur les indemnités de transport des alternants ne concerne qu’une minorité infime de salariés car quasi toutes les entreprises ont des accords au-dessus. Et c’est la mesure phare de leur proposition pour rendre toute son attirance à la branche pétrole envers les jeunes.
Aujourd’hui, une fois de plus, vos représentants FO se sont sentis humiliés par la chambre patronale.
Et à travers les représentants des salariés que nous sommes, la direction manque de respect à l’ensemble des salariés de la branche.
La CFDT et la CFE-CGC ont fait comprendre qu’ils seraient signataires de ce torchon mais qu’ils souhaitaient un temps de réflexion d’une semaine. Peut-être ont-ils du mal à valider une proposition qui stigmatise les cadres sous entendant qu’ils sont déjà trop bien traités pour que la chambre patronale accède à une revendication les concernant alors que dans le même temps ils rivalisent de communication en tout genre chez TotalEnergies pour les inviter à voter pour eux…
Dans une semaine les élections seront terminées, ouf plus besoin de se justifier…
Pour FO, la destruction années après années de la grille salariale de notre branche n’est rendue possible que par l’acceptation de tous. La chambre patronale nous prouve une fois de plus que sans rapport de force elle refuse d’écouter les représentants du personnel et nos arguments.
Leurs propositions sont sans argument, dogmatiques et irrespectueuses !
Au terme de ces négociations, le constat est sans appel : le résultat est encore catastrophique. Une fois de plus, l’UFIPEM a mené les discussions sans véritable contre-pouvoir en face, profitant d’un rapport de force totalement déséquilibré. FO ne peut, à lui seul, faire face à une organisation qui a depuis longtemps pris l’habitude d’avancer sans opposition structurée.
Nous sommes pleinement disponibles et déterminés à engager cette action de force, mais c’est seulement par un mouvement national, massif et coordonné que nous pouvons, rétablir un véritable équilibre et défendre efficacement les intérêts des salariés.
Alors que les élections de l’Amont sont en cours, c’est le moment opportun de renforcer notre représentation et de nous donner les moyens de peser réellement en construisant ensemble le rapport de force nécessaire pour aller chercher une revalorisation salariale à la hauteur de votre investissement quotidien !